Publié le 08/04/2025

Bonjour Flore de Durfort, PDG et cofondatrice d’Atmen, une plateforme SaaS de certification de la production verte. Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez avant d’entrer dans le monde de l’hydrogène ?
J’ai toujours été passionnée par la transition énergétique. J’ai étudié les marchés de l’énergie et j’ai travaillé pendant 10 ans dans de grandes entreprises d’électricité et de gaz à travers l’Europe et les États-Unis. En 2017, je me suis orienté vers la tech et les données, en gérant la monétisation des données pour E.ON avant de fonder Atmen.
Comment êtes-vous entrée dans le monde de l’hydrogène ?
Pendant dix ans, j’ai travaillé à l’intersection des marchés du gaz, de l’électricité et du carbone, ce qui m’a naturellement conduit à l’hydrogène. Je pense que l’hydrogène est la clé de la décarbonation de l’industrie et de la reconquête de la souveraineté énergétique, au même titre que les énergies renouvelables et la capture du carbone. Atmen se concentre sur l’automatisation de la certification des produits à faible teneur en carbone, en commençant par l’hydrogène.
Que se passerait-il si nous conservions le système de certification actuel ?
1. Des risques majeurs d’erreurs et de fraudes – en plus des coûts opérationnels élevés. Pour un site d’hydrogène renouvelable standard de 10 MW, 70 000 points de données et documents doivent être traités chaque année. Dans ce contexte, l’élaboration et la vérification des déclarations de durabilité ne peuvent se faire à grande échelle qu’avec une approche basée sur la technologie et imprégnée de connaissances en matière de réglementation.
2. Le manque de transparence entraîne un déficit de confiance qui peut briser un marché naissant. Atmen propose des solutions de traçabilité complète, par exemple avec des passeports numériques émis par lot de produits, partageant l’histoire de son cycle de vie complet avec les consommateurs.
Contre quoi vous battez-vous au quotidien ?
Le jargon ! La réglementation est complexe. La rendre opérationnelle n’est pas simple non plus. Les salades d’acronymes ne sont d’aucune utilité : elles créent des obstacles inutiles et excluent les nouveaux venus de toute contribution. Je me bats quotidiennement pour remplacer le jargon inutile par un langage simple.